- LA CHASSE -




Un des passe temps favoris des chevaliers et des nobles du moyen âge n'était autre que la chasse. Il était donc normal de revenir sur cet partie incontournable de leur vie. Afin de compléter votre information, je vous invite à vous replonger dans le livre de base ainsi que dans le supplément "Noblesse Oblige".



Pour les seigneurs du Moyen Age, être un bon chasseur est un devoir au même titre qu'être un bon guerrier. De plus chasser est bon pour le corps et l'esprit. En effet comme l'écrit Gaston Phébus en 1387 : " En chassant, on évite le péché d'oisiveté, car qui fuit les sept péchés mortels, selon notre foi, devra être sauvé: donc bon veneur sera sauvé ". Ce sport en plus d'être distrayant devenait alors un devoir religieux.

Rien d'étonnant alors, que même en croisades, les seigneurs prennent leurs meutes de chiens et leurs faucons. Certains Papes, comme Eugène III en 1142 au départ de la deuxième croisade, essayèrent de les dissuader mais sans succès. Les guerres ne sont pas non plus suffisantes pour stopper le goût de la chasse. Édouard III d'Angleterre prit, lors de l'invasion de la France en 1359, trente fauconniers à cheval, et plus de 100 chiens afin d'aller en chasse autant de fois que cela lui plairait. Le faucon ne quitte pas son maître lors des guerres, tout juste est-il tenu par un page sur le champs de bataille. Mais rapidement, il revient sur le poing ganté du Seigneur qui le remettra en liberté s'il est fait prisonnier afin que son précieux oiseau ne soit pas rançonné par l'ennemi.

Les Seigneurs sont tout aussi attentifs à leurs animaux de chasse qu'à leur territoire. En effet, malheur à celui qui chasserait sur des terres ne lui appartenant pas. Le seigneur peut alors lui confisquer ses proies et son équipement, lui faire payer une amende, lui donner une punition exemplaire voire même le mettre à mort. Louis XI aimait tellement la chasse qu'il tenta de s'en réserver l'exclusivité dans tout le royaume à un tel point qu'il était moins grave de tuer un homme qu'un cerf ou un sanglier. A la fin de sa vie, ne pouvant plus aller en chasse, il dressa de petits chiens afin de traquer les souris du château.

Il existait en fait trois types de chasse: la vénerie, la fauconnerie et l'oisellerie.



Il s'agit de la chasse aux gros gibiers qui sont repérés à l'avance: le cerf, le sanglier, l'ours, le chevreuil.... L'une des chasses les plus dures est celle du cerf car il a l'art de faire perdre sa piste. On passe toute la journée à le poursuivre jusqu'à ce que la bête soit épuisée. Le seigneur le plus émérite descend alors de cheval pendant que les chiens tiennent le cerf en respect. Il tire son épée et doit d'un coups sec trancher les jarrets de l'animal qui est achevé une fois au sol. C'est le moment le plus dangereux et le plus émouvant de la chasse selon les critères de l'époque.

Les chiens utilisés sont des limiers, des chiens courant ou des lévriers ( chien de lièvre) que l'on apprécie pour leur rapidité et leur élégance. Le maître de venaison est responsable de leur entretien. Il doit aussi s'occuper des pièces de gibiers (salaison et comptage).

Un animal souvent chassé de cette manière est le loups. En effet, il est nuisible de par ses hurlements qui terrorisent les voyageurs et il peut entrer dans les villages lorsque la faim le tenaille l'hiver. Mais, il n'est pas une proie facile car il peut courir pendant des heures sans se fatiguer et il faut parfois des mois voir des années pour l'attraper. Tous les moyens sont donc bon pour le prendre: Filet, pièges et pieux.

Ce n'est pas le cas de l'ours qui est lent et gauche mais il est plus fort et massacre les chiens. Une fois coincé, les chasseurs frappent à l'épieu et non à l'épée qui est trop courte. Les chasseurs frappent à deux et à tour de rôle car l'ours se fatigue plus vite en essayant à chaque fois de frapper celui qui vient de l'attaquer.



L'utilisation du faucon pour la chasse vient du fait qu'il offre trois avantages: c'est un carnassier, il a un regard perçant et peut atteindre les 200km/h en piquée. De plus, il n'hésite pas à s'attaquer à des oiseaux plus gros que lui, tel le héron, et peut le maîtriser en quelques instants. Ce type de chasse est très apprécié des dames car elle est moins dangereuse et se déroule souvent sur des terrains découverts.

Tant que l'animal n'est pas parvenu au lieu de chasse, on laisse sur sa tête un capuchon afin qu'il n'aperçoive pas de proie avant la chasse. Un fil à la patte le retient au bras de son propriétaire.

Le dressage d'un tel animal est ardu car le faucon reste toujours un peu sauvage. Tout jeune, le dresseur doit l'habituer à vivre avec les hommes mais aussi les chevaux et les chiens. Le problème ne vient de l'apprentissage même de la chasse, car le faucon le sait d'instinct, mais d'attraper la proie sans y toucher. Pendant plusieurs mois, on lui fait aller chercher un leurre alors que le faucon est attaché par un long fil. Si le leurre est rapporté, on lui donne une caresse et un bout de viande crue. puis petit à petit on passe aux vraies animaux: des milans (dont on a rogné bec et ongles afin qu'il ne puisse se défendre) et des lièvres (dont une patte est brisé pour faciliter la chasse).

A la fin du dressage, le faucon acquiert une grande valeur et c'est l'un des plus beaux cadeau que l'on puisse faire à une dame ou un seigneur. Tout bon seigneur se doit d'ailleurs d'entretenir un nombre de faucons suffisant pour alimenter une chasse que ce soit au lièvre, au milan ou au héron.



Cette chasse se passe de chiens et de faucons et consiste en la capture de petits oiseaux y compris ceux n'ayant qu'un attrait pour leurs chants ou leurs couleurs. Chacun agit comme il le veut et aucune règle n'existe. On peut citer par exemple la chasse au faisan qui se faisait à l'aide d'un miroir. Celui-ci est placé de façon à maintenir ouverte une cage en osier : la "mue". Le faisan étant très agressif envers ses congénères, il se faisait leurrer par le reflet et attaquant ce dernier il s'emprisonnait dans la cage.